« Le Lac Blanc, c’est la pourvoirie du bonheur! » me lance Gaston, le propriétaire, dans toute sa bonhomie. Des personnages comme lui, on n’en rencontre pas souvent. Authentique et attachant, Gaston Pellerin a bâti une entreprise qui lui ressemble.
Sa pourvoirie bien établie connaît beaucoup de succès même si à prime à bord, rien ne destinait au métier de pourvoyeur l’entrepreneur forestier qu’il fut pendant 21 ans.
La Pourvoirie du Lac Blanc de Saint-Alexis-des-Monts, c’est maintenant 60 employés, 14 chalets dont un à Saint-Élie-de-Caxton, une auberge de 18 chambres avec restaurant et bar, une salle de réunion d’affaires, un village amérindien, un centre de détente avec spa, sauna et piscine intérieure, le tout sur un domaine de 6 000 acres parsemé de 12 lacs.
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L’accomplissement dont il est le plus fier? Le capital humain de son entreprise. Il ajoute même que « ceux qui n’ont pas compris ça, n’ont rien compris ».
Gaston est un homme de famille. Ses deux fils Charles et Georges sont respectivement responsables de la cuisine et des activités, parmi lesquelles on retrouve la motoneige, la pêche, la chasse, la randonnée avec trappeur, le traîneau à chien, l’observation de l’ours noir, le quad, l’hydravion et j’en passe.
L’âme de Gaston est partout dans sa pourvoirie. On a qu’à penser au Club à Gaston, admissible à ceux qui ont pêché une truite de 10 livres et plus sur le lac Roche, au burger, à l’assiette et à la salade à Gaston ou encore à la « trail à Gaston », un tronçon du sentier de motoneige 350 qui relie Mandeville à Saint-Alexis-des-Monts.
Du charisme, il en a à revendre! Ses clients deviennent souvent des amis qui l’appellent après leur séjour pour prendre des nouvelles. Parmi eux, on compte le chanteur Garou, un habitué de la pourvoirie qui y a même tourné un vidéoclip.
Il a aussi accueilli de nombreuses personnalités comme Guy Lafleur, Marie-Mai ou Morane, en plus de son cousin Fred Pellerin (leurs pères sont frères), qui séjourne souvent à la pourvoirie.
Certains Européens viennent même jusqu’à 4 fois par année et c’est Gaston lui-même qui les accueille à l’aéroport. D’autres clients souhaitent aussi passer la soirée avec lui après leur partie de pêche. Les journées peuvent être longues quand on s’investit de la sorte…
« Ce métier est très agréable, mais aussi très exigeant. » me confie-t-il. Ces exemples démontrent bien combien le fait de rendre service et d’offrir une expérience personnalisée à ses visiteurs est au coeur des préoccupations de Gaston et de ses employés.
« Les gens qui travaillent ici me ressemblent. Ils sont d’abord et avant tout des passionnés ». Gaston se fait un devoir d’adopter une attitude de confiance envers son personnel qu’il veut décontracté et amical en toute situation. Pour lui, il est important de ne jamais laisser paraître le stress ou d’avoir l’air dérangé par une demande.
À la Pourvoirie du Lac Blanc, on ne tolère pas non plus de « bah, ça va faire pareil ». La devise de Gaston est de faire le maximum. La moitié de sa flotte de motoneiges est renouvelée chaque saison et des améliorations sont apportées à ses installations toutes les années. « Y’a pas juste la Mauricie dans la vie. Les gens vont aller ailleurs si tout n’est pas à leur goût » affirme-t-il.
Gaston se définit comme un gars qui a souvent su écouter plus que parler afin de comprendre ce que cherche sa clientèle et obtenir des trucs qu’il met en application. Une grande qualité pour quelqu’un comme lui qui a appris son métier « sur le tas » et sur le tard.
Du plus loin qu’il se souvienne, ce p’tit gars de Saint-Élie-de-Caxton a toujours aimé chasser et pêcher. Imaginez… il a même fait son voyage de noces dans une pourvoirie (rassurez-vous, sa femme est aussi maniaque que lui)!
Enfant, il aimait bien s’adonner à son hobby sur les terres actuelles de la pourvoirie, qui étaient exploitées pour la coupe forestière. Ces terrains appartenaient à la compagnie de son père, que Gaston a ensuite continué à opérer après son décès.
Gaston était alors entrepreneur forestier, comme son père et son grand-père avant lui. Il a exercé ce métier de l’âge de 16 à 37 ans en ne se doutant jamais qu’il deviendrait un jour pourvoyeur, un métier de rêve pour lui.
C’est dans les années 90, en réaction au déclin de l’industrie papetière, qu’il s’est vu forcé à repenser à son avenir.
Au départ, personne ne croyait en lui. Son projet était très risqué puisqu’il demandait beaucoup d’investissement. Mais Gaston, qui décrit les Pellerin comme des « têtes de cochon », a gardé le cap et suivi son instinct même si les chiffres, les comptables et les banquiers étaient plus que sceptiques.
Gaston s’est dit « ça passe ou ça casse ». En 1993, il a fait construire les routes sur son territoire et en 1995, les chalets et l’auberge, dont voici plus bas l’évolution au fil des ans.
Lentement mais sûrement, des autobus d’Européens ont commencé à affluer d’abord pour y manger, puis y séjourner. De fil en aiguille, il a su s’entourer des bonnes personnes pour faire connaître et prospérer son entreprise, qui est devenue ce qu’elle est aujourd’hui.
Chapeau à Gaston pour sa détermination et sa persévérance. Ma rencontre avec lui fut très inspirante et je souhaite longue vie à la Pourvoirie du Lac Blanc!
Nous avions consacré un article à la pourvoirie en 2013, qui contient plein d’infos pratiques:
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